Page:Denon - Point de lendemain (Didot, 1812).djvu/39

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Nous nous entretenions dans le silence par le langage de la pensée. Madame de T… se réfugiait dans mes bras, cachait sa tête dans mon sein, soupirait, et se calmait à mes caresses : elle s’affligeait, se consolait, et demandait de l’amour pour tout ce que l’amour venait de lui ravir.

Cet amour, qui l’effrayait un instant avant, la rassurait dans celui-ci. Si, d’un côté, on veut donner ce qu’on a laissé prendre, on veut, de l’autre, recevoir ce qui fut dérobé ; et de part et d’autre, on se hâte d’obtenir une seconde victoire pour s’assurer de sa conquête.

Tout ceci avait été un peu brusqué. Nous sentîmes notre faute. Nous reprîmes avec plus de détail ce qui nous était échappé. Trop ardent, on est moins délicat. On court à la jouissance