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LE BAL MASQUÉ,


FRAGMENT.




L’autre jour une dame, aussi belle qu’aimable,
Me dit : « Je donne un bal, passe-tems agréable ;
Bien plus, il est masqué. J’espère vous y voir
Lorsque le jour plus faible amènera le soir.
On peut se déguiser en ces tems de folies
Le masque cache tout ; la plus laide est jolie,
Et l’homme le plus faux, d’un air de vérité,
Sous un masque trompeur vante sa probité.
À sept heures chez moi je veux que l’on se rende.
— Ce bal au Mardi-Gras est sans doute une offrande ?
— Oui ; j’aime qu’on s’amuse. Adieu ; portez-vous bien :
Vous qui suivez les bals, ne manquez pas au mien.
Il n’est rien qu’en ces tems le plaisir n’assaisonne.
Je choisis pour habit celui de jeune nonne ;
Ma mère se revêt de celui de Vesta ;
Et d’un voile avec art sa tête se para.
La nuit vient : à ce bal chacun court et s’empresse ;
La maison retentit de doux cris d’allégresse.
Huit masques nous suivaient ; d’abord un capucin.
Musicien habile, et chantant au lutrin ;