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NOTES

mier moment furent percés de coups de baïonnette, et presque tous les artilleurs tués sur leurs pièces. Le moulin retranché de Guerra, où se trouvait la réserve, fut également emporté, et les 45 canons qui garnissaient la ligne furent à l’instant tournés contre l’ennemi.

Monseigneur arriva bientôt sur la position enlever d’une manière si brillante ; il recueillit de nombreuses marques de l’affection et de l’enthousiasme des troupes pour sa personne. Tout en elles annonçait combien elles se trouvaient heureuses d’avoir aussi bien justifié sa confiance, et prouvé leur dévouement au Roi.

Cependant l’ennemi s’était retiré dans les maisons situées près de l’embouchure du canal qui sépare le Trocadero de l’île et du fort Saint-Louis. L’on n’y peut parvenir que par un chemin étroit, faisant de nombreux détours, et qu’il avait hérissé d’obstacles. Il s’y maintenait derrière des retranchements, et sous la protection de ses canonnières et des batteries du fort de Puntalès.

Nos troupes s’étant réformées, et les cartouches mouillées ayant été changées, Monseigneur, qui avait fait reconnaître pendant ce temps les approches de ce point, jugea qu’il devait être également enlevé sur-le-champ. Il ordonna donc au comte Bordesoulle de faire marcher à cet effet le 3me bataillon du 36me et le 34me régiment de ligne, que S. A. R. fit appuyer par un bataillon de la garde. Malgré le feu du Puntalès et de la flottille, celui de cinq pièces d’artillerie, de toute l’infanterie, et la difficulté du terrain, qui obligeait à traverser divers cours d’eau et marais ayant plusieurs pieds de profondeur, la position de l’ennemi fut emportée, ses canons dirigés contre ceux qui cherchaient à s’embar-