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NOTES

ciers, qui dans les nuits précédentes avaient reconnu avec la plus grande hardiesse les passages les moins difficiles du canal, devaient guider chaque échelon.

Les troupes défilèrent par la tranchée dans le plus grand silence, et furent formées en une seule colonne, à hauteur de la seconde parallèle. Il leur était ordonné de franchir le canal et de marcher rapidement, sans tirer aux retranchements. L’obstacle surmonté, les premières divisions devaient se diriger par la droite et par la gauche, pour s’emparer des batteries, et le reste de la colonne se porter au-delà de l’ouvrage, pour agir ensuite suivant les circonstances.

En même temps un équipage de pont, préparé par les soins du lieutenant-général Tirlet, commandant en chef l’artillerie de l’armée, descendait le Rio-San-Pedro, pour venir établir la communication sur le canal de la cortadura, et le lieutenant-général Dode, commandant en chef le génie, avait prescrit au lieutenant-colonel Dupau de rendre facile aux troupes la sortie de la deuxième parallèle.

Les ordres de Monseigneur furent exécutés avec autant de précision que d’intrépidité. À deux heures un quart, malgré le feu de l’ennemi, la profondeur de l’eau qui dans ce moment était encore de quatre ou cinq pieds, et les chevaux de frise qui garnissaient le pied des retranchements, la colonne traversa le canal sans hésitation, et en moins de quinze minutes pénétra dans l’intérieur de l’ouvrage aux cris de vive le Roi ! qui avaient été donnés pour ralliement. Les soldats avaient à se venger des injures que l’ennemi n’avait cessé de lui prodiguer pendant les travaux de la tranchée ; aussi ceux qu’ils atteignirent dans le pre-