Page:Denne-Baron - Dithyrambe, 1824.djvu/13

Cette page a été validée par deux contributeurs.
11
DITHYRAMBE.

Bronzes, tonnez de joie, et vous, sonnez, clairons (7) ;
Lampes de feu, brillez, rivales des étoiles ;
De cette nuit superbe enrichissez les voiles :
Les colonnes d’Alcide ont uni deux Bourbons !
 
Sommes-nous aux temps héroïques,
Dans ces jours aux yeux éclipsés
Où les monstres, les rois iniques
Par Alcide étaient terrassés ?
Nouveau Thésée, au bras robuste,
Des Cercyon et des Procuste
Nettoyant les rocs indignés,
Ce héros brise les entraves
De deux époux, nobles esclaves
Sur leur trône même enchaînés.

« À vos pieds, leur dit-il, je prosterne ma gloire ;
» Le péril fut commun, partageons la victoire ;
» Notre sceptre est le même, et le sang nous unit. »
Il parle, et sous l’abri de ses palmes guerrières
Met les vastes frontières
Où l’Espagne commence, où la France finit.
 
Tel un jeune olivier entre un double héritage,
Par l’aurore arrosé, caressé du Zéphire,
Croît, et prolonge au loin son pacifique ombrage
Sous un ciel pur semé de rose et de saphir.