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DITHYRAMBE.

Enchaînent leur courroux ;
Mille coursiers hennissent ;
lis volent sur les monts ;
Leurs pieds d’airain franchissent
Les bois, les lacs profonds ;
Le feu que Mars allume
Dans leurs naseaux ardens
Se mêle à leur écume ;
Le frein crie en leurs dents ;
La bombe suit la bombe
Dans les airs embrasés ;
L’Ibère frappé tombe
De ses créneaux brisés ;
Trocadero s’écroule
Dans ses marais sanglans ;
Son chef foudroyé roule
Sur ses soldats mourans ;
Là finit ton délire,
Tyr aux vastes projets ;
Ton dernier brave expire
Sur tes bronzes muets.

À l’aspect de ces morts, de ce roc lamentable,
De ces glacis de sang, théâtre épouvantable
Des fureurs des humains,
Des tendres séraphins les faces se voilèrent ;
Dans les yeux du héros de tristes pleurs roulèren
Au ciel il tend les mains :