teuse de sa beauté, reprendra un corps infirme, souffreteux ; l’oisif reviendra mercenaire, courbé sous une tâche ingrate. Celui qui a fait souffrir souffrira à son tour. Inutile de chercher l’enfer dans des régions inconnues et lointaines, l’enfer est en nous ; il se cache dans les replis ignorés de l’âme coupable, dont l’expiation seule peut faire cesser les douleurs. Il n’est pas de peines éternelles.
Mais, dira-t-on, si d’autres vies ont précédé la naissance, pourquoi en avons-nous perdu le souvenir ? Comment pourrions-nous expier avec fruit des fautes oubliées ?
Le souvenir ! ne serait-ce pas un lourd boulet attaché à nos pieds ? Sortant à peine des âges de fureur et de bestialité, qu’a dû être ce passé de chacun de nous ? À travers les étapes franchies, que de larmes versées, que de sang répandu par notre fait ! Nous avons connu la haine et pratiqué l’injustice. Quel fardeau moral que cette longue perspective de fautes pour un esprit encore débile et chancelant !