tière. Eh quoi ! nous ressentons de puissants élans d’amour et de bonté ; nous aimons la vertu, le dévouement, l’héroïsme ; le sentiment de la beauté morale est gravé en nous ; l’harmonie des choses et des lois nous pénètre, nous ravit ; et rien de tout cela ne nous distinguerait de la matière ! Nous sentons, nous aimons, nous possédons la conscience, la volonté et la raison ; et nous procéderions d’une cause qui ne renferme ces qualités à aucun degré, d’une cause qui ne sent, n’aime ni ne connaît rien, qui est aveugle et muette ! Supérieurs à la force qui nous produit, nous serions plus parfaits et meilleurs qu’elle !
Une telle manière de voir ne supporte pas l’examen. L’homme participe de deux natures. Par son corps, par ses organes, il dérive de la matière ; par ses facultés intellectuelles et morales, il procède de l’esprit.
Disons plus exactement encore, au sujet du corps humain, que les organes composant cette admirable machine sont semblables à des rouages incapables d’agir sans