autrichienne. Cette attaque réussit : les positions fortifiées de l’ennemi furent prises, les armées avancèrent de quelques verstes, on fit 2.000 prisonniers et l’on s’empara de 60 canons. Mais cette opération ne fut pas développée : ce n’était du reste qu’une simple démonstration ayant pour but de soutenir le front Sud-Ouest ; en outre, les troupes de la 4ème armée russe eurent bien vite perdu leur élan. Dans le cours du mois de juillet et jusqu’au 4 août, les régiments de l’archiduc Joseph et de Mackensen attaquèrent dans les directions de Radaouz, de Kimpolung et au Nord de Fokchani. Ils remportèrent des succès locaux, sans aboutir à des résultats sérieux. Plus d’une fois des divisions russes refusèrent d’obéir, quittèrent leurs positions au moment du combat — cependant la situation générale sur le front de Roumanie était meilleure que sur les autres fronts : cela s’explique par son éloignement de Pétrograd, par la présence des troupes roumaines mieux disciplinées et par la nature même des lieux. Tout cela permit qu’on tînt sur ce front.
Cette circonstance, jointe à la faiblesse que manifestèrent les armées autrichiennes, la 3ème et la 7ème ([1]) surtout, et à la désorganisation complète des communications entre le groupe Boehm-Ermolli et l’aile gauche de l’archiduc Joseph — força le quartier général de Hindenburg à remettre à une époque indéterminée les opérations projetées. Et tout le front Sud-Ouest retomba dans l’inaction. Quant au front de Roumanie, on y livra, jusqu’à la fin d’août, des combats d’importance locale. Mais, en même temps, les Allemands commencèrent à transférer leurs troupes du Zbroutch dans le Nord, dans la direction de Riga. Hindenburg voulait, sans grands efforts, sans grandes pertes (ses réserves lui étaient trop nécessaires sur le front français), nous porter une série de coups et précipiter, en déprimant le moral des Russes, l’écroulement naturel de notre front — sur quoi les puissances centrales fondaient tous leurs plans stratégiques et l’éventualité même d’une nouvelle campagne, en 1918.
Sur les autres fronts, toutes nos entreprises échouèrent également.
Le 7 juillet, les opérations commencèrent sur le front Ouest, que je commandais. On en trouvera tous les détails au chapitre suivant. À propos de cette offensive, Ludendorff écrit ([2]) : « De toutes les attaques dirigées contre l’ancien front Est (Eichnorn), celles du 9 juillet, au Sud de Smorgoni, à Krévo, furent les plus violentes… Pendant plusieurs jours la situation fut très difficile — jusqu’au moment où nos réserves et notre artillerie réussirent à rétablir le front. Les Russes abandonnèrent nos tranchées : ce n’étaient plus les Russes de jadis ».
Sur le front nord, à la 5ème