à pousser ses troupes en avant pour dévoiler le front voisin, s’efforçait, dût-il, pour y arriver, dévoiler ses projets, d’immobiliser les divisions allemandes qu’on retirait pour les envoyer contre le front Sud-Ouest et contre les alliés.
Les Allemands ne tardèrent pas à répondre. Ils firent circuler par le front une proclamation où on lisait : « Soldats russes ! Votre commandant en chef sur le front Ouest vous sollicite de combattre, une fois encore. Nous connaissons son ordre du jour, nous connaissons aussi la fausse nouvelle qu’on a répandue, au sujet de la rupture de nos lignes au Sud-Est de Lvov. N’y croyez pas ! En réalité, des milliers de cadavres russes gisent devant nos tranchées… Votre offensive n’amènera nullement la paix… Si vous écoutez l’appel de vos chefs vendus à l’Angleterre, nous continuerons la guerre jusqu’à ce que vous soyez anéantis ».
Enfin, le 7 juillet, le bruit de nos canons se fit entendre. Le 9 juillet, ce fut l’assaut. Trois jours après, je quittai la 10ème armée pour rentrer à Minsk, accablé. Ma dernière espérance s’écroulait : le miracle que j’avais attendu ne s’était pas accompli…