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mais dès le début elle se manifesta par la rébellion contre les « vieux », par la négation de toute autorité, par les violences, par la chasse aux officiers qu’on livrait aux bolcheviks et surtout par le refus absolu de prendre les armes contre le Gouvernement des Soviets qui avait promis — fallacieusement — de maintenir l’intégrité des droits et des us et coutumes cosaques. Le bolchevisme d’une part, les us et coutumes cosaques de l’autre ! Voilà une de ces contradictions bizarres qui déchiraient la Russie, prise du sombre vertige où sombra la liberté si ardemment désirée.

Ainsi commença dans la vie des Cosaques et dans leurs familles une véritable tragédie. Un mur infranchissable s’était élevé entre les « vieux » et « ceux du front ». La paix intérieure s’effondrait. Les fils se dressaient contre les pères.