temporaires : congrès de représentants des corps d’armée, des fronts et congrès central auprès du Grand Quartier ; ce dernier congrès nomme un conseil (soviet) permanent ([1]).
3) Les congrès sont convoqués soit par les chefs respectifs, soit sur l’initiative des comités de l’armée. Toutes les décisions du congrès et des comités, avant d’être publiées, doivent être confirmées par les chefs respectifs.
4) La compétence des comités est limitée à des questions relatives au maintien de l’ordre et de la combativité (discipline, lutte contre la désertion, etc.), à la vie intérieure des troupes (permissions, relations réciproques entre les hommes, etc.), à l’administration économique (contrôle du ravitaillement et de l’approvisionnement) et à l’instruction.
5) Les questions de la préparation et de l’instruction militaires sont absolument en dehors de toute discussion.
6) La composition des comités est déterminée au prorata des représentants électifs : un officier pour deux soldats.
Pour montrer la déchéance de la discipline parmi les supérieurs, je dois mentionner un ordre du général Broussilov, qu’il promulgua probablement sous l’influence des organisations militaires, immédiatement après avoir reçu le « statut » : cet ordre excluait tous les officiers des comités de compagnie et dans les comités supérieurs réduisait leur proportion jusqu’à un tiers et même jusqu’à un sixième de l’ensemble des délégués.
Deux semaines à peine s’étaient écoulées et voici que le Ministère de la Guerre, dédaignant le G.Q.G., publie un nouveau règlement, rédigé par une section de la fameuse commission de Polivanov avec le concours des représentants du Soviet ([2]). Ce nouveau règlement apportait des modifications sensibles : le nombre d’officiers dans les comités était diminué ; au nombre des attributions des comités fut jointe celle de « prendre des mesures licites contre les abus et les excès de pouvoir des fonctionnaires de l’unité respective » ; on interdisait au comité de compagnie « de s’occuper de la préparation militaire et des fonctions militaires de l’unité », mais cette réserve manquait à l’égard des comités de régiment ; en outre, le commandant du régiment avait le droit d’introduire une plainte contre telle décision, du comité, mais n’avait pas le droit de la suspendre ; enfin, les comités avaient pour devoir d’entrer en rapports avec les partis politiques, sans aucune réserve, au sujet de l’envoi à l’armée des délégués, des orateurs et de la littérature de propagande, le tout pour exposer les programmes de ces partis en vue des élections à l’Assemblée Constituante.