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ériger des autels. Mais, comme la Fortune aide toujours les nouveaux conquérants, trente-six ans après avoir jeté les premiers fondements de cet auguste et magnifique Palais, nous sommes enfin, grâce à Dieu, heureusement venus à bout de cette haute entreprise. Par ordre exprès de notre Communauté, nous vous prions de toute l’étendue de notre affection de vouloir bien y faire votre première entrée et de vous aller placer sans plus longue attente, revêtus de votre pourpre éclatante, marque de royauté, sur vos sièges couverts de fleurs de lys, pour y tenir vos grands jours et y rendre vos oracles… Vous nous donnerez satisfaction, s’il vous plaît, et pour comble de notre bonheur, vous nous permettrez d’être parfaitement unis d’affection et de volonté avec vous, comme d’un lien indissoluble… »

Le président de Marbœuf répondit par des paroles pleines d’affection pour la Communauté, puis, Messieurs firent leur entrée, au bruit des salves d’artillerie tirées de la Tour du Bât, par la salle des Procureurs dans laquelle, devant un autel dressé à cet effet, les frères Cordeliers chantèrent le « Te Deum »[1].

A l’issue de l’audience solennelle à laquelle il assista,

  1. La chapelle du Palais n’était point encore achevée et l’on ne put y dire la messe que le 1er février suivant. Registres secrets.