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C’est là la réponse anticipée à de vaines attaques qui n’entameront ni le granit de son piédestal ni le métal de sa statue, et j’imagine que le vieux maire de Rennes, s’il entend ces petites rumeurs qui se font parfois autour de son nom, doit laisser errer sur ses lèvres de bronze un sourire qui n’est certes pas un sourire de haine, mais un sourire… d’indulgence pour ses détracteurs.


Avant de quitter la maison commune, l’administration Parcheminier avait rendu un service signalé à ses concitoyens en menant une campagne vigoureuse sur une question qui intéressait au plus haut point l’avenir, la prospérité, la grandeur de la ville de Rennes. Qu’allait-elle devenir au milieu de toutes les transformations apportées par les lois nouvelles dans l’organisation administrative et judiciaire du pays ? Allait-elle recouvrer quelques-unes de ses antiques prérogatives ou descendre au simple rôle de chef-lieu de département ?

L’ancienne ville ducale de Bretagne serait-elle réduite à l’état attristant de capitale déchue et de cité découronnée ? Question de vie ou de mort pour elle. Car, tout près, se trouvait une cité puissante, concurrente redoutable, qui, superbement assise au bord de son grand fleuve, fière de