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chauffeurs étendaient sur le feu les pieds de leurs victimes, et les laissaient griller par la flamme jusqu’à ce qu’elles n’eussent révélé la cachette où était déposé leur trésor.

Si les brigands rencontraient quelque citoyen portant la cocarde tricolore, ils rouaient de coups « ce pataud », s’ils ne le passaient pas par les armes.

S’ils pénétraient chez d’anciens Chouans qui refusaient de les suivre, ils les entraînaient et les fusillaient sans merci.

Les femmes même ne trouvaient pas grâce devant eux ; c’est ainsi qu’une veuve Godet est enlevée et, malgré les supplications de ses enfants, assassinée au milieu des champs pour avoir accusé les Chouans du meurtre de l’un de ses fils[1].

Une superstition sauvage semble parfois se mêler à ces actes de barbarie. Le 28 floréal an VIII (dimanche 18 mai 1800), Luniau, dit la France, et un de ses camarades, revenant de l’office en chantant les hymnes du jour, entrèrent chez un nommé Louvet, à Domalain, et l’emmenèrent dans une maison voisine. Là ils formèrent une sorte de Tribunal devant lequel Louvet fut accusé de sorcellerie par un des assistants qui lui reprocha de lui avoir jeté un sort ainsi qu’à une jeune fille dont il était

  1. Dossier Dariel-Davory et autres. Archives du Palais.