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Lis maintenant la sommation même que j’ai adressée à Stéphanos.

SOMMATION.

Ceci est la sommation faite par Apollodore à Stéphanos, au sujet des faits relevés dans l’accusation, à savoir que Nééra étant étrangère vit maritalement avec un Athénien. Apollodore est prêt à recevoir les servantes de Nééra, celles qu’elle a amenées avec elle de Mégare, Thratta et Cocealiné, et celles qu’elle a depuis achetées chez Stéphanos, Xennis et Drosis. Elles savent pertinemment que les enfants de Nééra sont de Stéphanos, à savoir Proxêne aujourd’hui décédé, Ariston encore vivant, Antidoride le coureur, et Phano. Il les appliquera à la torture. Si elles avouent que ces enfants sont de Stéphanos et de Nééra, Nééra sera vendue conformément aux lois et les enfants seront déclarés étrangers. Si elles n’avouent pas que ces enfants sont de Nééra, si elles disent qu’ils sont nés d’une autre femme qui était Athénienne, Apollodore se déclare prêt à se désister du procès contre Nééra, et si ces femmes sont endommagées par la torture, il payera le dommage.

Voilà quelle fut ma sommation, juges, mais Stéphanos ne voulut pas l’accepter. N’est• il pas vrai, juges, que par là Stéphanos a prononcé lui-même, qu’il a reconnu Nééra coupable au sujet de l’accusation que j’ai portée contre elle ? Ne suit-il pas de là que je vous ai dit vrai, que les témoignages produits par moi sont sincères, que cet homme au contraire mentira nécessairement, quoi qu’il dise ; qu’enfin il sera convaincu, par son propre fait, de ne rien dire d’utile, du moment où il n’a pas voulu livrer à la torture les servantes que je lui demandais ?

Quant à moi, juges, c’est pour venger les dieux, que ces gens-là ont offensés par leurs sacrilèges, c’est pour me venger moi-même que j’ai poursuivi les accusés et que je les ai amenés ici, sous votre verdict. Vous autres, juges, en présence des dieux, que ces gens-là ont offensés par leurs infractions aux lois, et auxquels le vote d’aucun