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ses parents, ni celles de ses amis, ni les liturgies accomplies au service d’Athènes, soit par lui, soit par ses ancêtres, ni sa qualité de hiérophante. Vous l’avez trouvé coupable, vous l’avez frappé. Et quand cette Nééra a commis un sacrilège envers le même dieu et envers les lois, elle et sa fille, vous hésiteriez à la punir !

Je ne vois pas, en vérité, ce qu’on pourra vous dire pour la défense. Dira-t-on que cette Nééra est Athénienne et vit avec Stéphanos en légitime mariage ? Mais les témoins ont déclaré qu’elle est étrangère et qu’elle a été l’esclave de Nicarète. Soutiendra-t-on qu’elle n’est pas son épouse, qu’il l’entretient chez lui comme sa concubine ? Mais les enfants nés d’elle et présentés à la phratrie par Stéphanos, mais sa fille donnée en mariage à un Athénien prouvent d’une manière éclatante qu’elle est chez Stéphanos à titre d’épouse. Ira-t-on jusqu’à nier les faits relevés par l’accusation, déclarés par les témoins ? Mais à coup sûr, ni Stéphanos lui-même, ni personne pour lui ne réussiront à prouver que cette Nééra est Athénienne. Voici, paraît-il, quelle sera la défense de Stéphanos. Il dira que cette femme est chez lui à titre non d’épouse mais de courtisane, que les enfants ne sont pas d’elle, qu’il les a eus d’une autre femme qui était Athénienne, sa parente, et qu’il prétend avoir épousée auparavant. Pour détruire ce mensonge impudent, pour renverser l’édifice de la défense et des témoignages que Stéphanos s’est procurés, j’ai fait à ce dernier une sommation précise ; c’était mon droit, et en même temps un moyen sûr de vous faire connaître la vérité. Je l’ai sommé de me livrer les servantes qui étaient attachées à Nééra lorsqu’elle vint chez Stéphanos en sortant de Mégare, Thratta et Coccaliné, et celles que Nééra acheta depuis, étant chez Stéphanos, Xennis et Drosis. Elles savent pertinemment que Proxène