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sur une stèle de pierre et placée dans l’acropole, auprès de la déesse, pour assurer aux générations futures la transmission de la faveur accordée, et pour procurer à chacun une preuve authentique de sa parenté. Plus loin, le décret ne permet de devenir Athénien qu’à la condition de le devenir actuellement, et de subir l’examen devant un tribunal, de peur que d’autres, en se disant Platéens, n’obtinssent par fraude le droit de cité. Le décret impose ensuite aux Platéens eux-mêmes une condition dans l’intérêt d’Athènes et des dieux : Aucun Platéen ne pourra être désigné par le sort pour être l’un des neuf archontes, ni pour exercer aucun sacerdoce, mais leurs enfants le pourront, s’ils sont nés d’une femme athénienne légitimement donnée en mariage. .

Eh quoi donc ! Ces gens étaient nos voisins. Sans contredit, personne entre tous les Grecs n’avait rendu plus de services à notre nation. Cependant, vous avez exprimé avec une exactitude admirable toutes les conditions mises à la jouissance de la faveur accordée. Et cette femme qui s’est livrée à la prostitution dans toute la Grèce, vous lui permettriez de verser sur vous l’opprobre et le mépris, d’insulter Athènes et d’outrager les dieux impunément, elle qui n’est Athénienne ni par la naissance, ni par un décret du peuple lui conférant le droit de cité ! Dans quel lieu ne s’est-elle pas livrée à la prostitution ? Où n’est-elle pas allée pour un salaire payé à tant par jour ? Ne l’a-t-on pas vue dans tout le Péloponnèse, dans la Thessalie et la Magnésie, avec Simos de Larisse (62) et Eurydamas fils de Médios, à Chios et dans la plus grande partie de l’Ionie avec Sotadès de Crète ? Elle suivait les amants qui la prenaient à loyer, lorsqu’elle était encore au pouvoir de Nicarète. Or, une femme vivant sous un maître, s’attachant à qui la paye, que peut-elle faire, dites-moi, sinon se