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gardes, et se réfugièrent ici dans un état affreux, par un bonheur inespéré. Quant à ceux qui étaient restés, voici quel fut leur sort. La ville fut prise de vive force. Tous les hommes furent égorgés, les enfants et les femmes réduits en esclavage, tous ceux du moins qui ne s’étaient pas réfugiés à Athènes en apprenant l’approche des Lacédémoniens (61). Eh bien, ces hommes qui venaient de donner un si éclatant exemple de dévouement à notre nation, qui avaient sacrifié tous leurs biens, et leurs enfants et leurs femmes, eu quels termes leur avez vous donné le droit de cité ? Voyez encore une fois les termes dont vous vous êtes servis, car vos décrets mettent la loi dans tout son jour, et vous feront reconnaître que je dis vrai. Prends-moi le décret que voici et donne-leur en lecture.

DÉCRET CONCERNANT LES PLATÉENS.

Hippocrate a dit : Les Platéens seront Athéniens à partir de ce jour. Il y aura égalité devant la loi entre eux et les autres Athéniens. Ils auront part à toutes les choses auxquelles les Athéniens ont droit de participer, même aux choses sacrées et aux choses saintes, à l’exception des sacerdoces ou fonctions religieuses auxquels on est appelé par sa naissance : Ils ne pourront pas non plus être des neuf archontes, mais leurs enfants le pourront. Les Platéens seront répartis dans les dèmes et les tribus. Après cette répartition il ne sera plus permis à aucun Platéen de devenir Athénien, à moins qu’il n’obtienne cette faveur du peuple athénien.

Voyez, Athéniens, quel beau langage et avec quelle exactitude l’orateur a rédigé ce décret au nom du peuple athénien. Avant tout, il a jugé à propos que les Platéens recevant cette récompense fussent examinés un à un devant le tribunal. Deux questions étaient posées : Est-il Platéen ? est-il ami d’Athènes ? On voulait éviter que plusieurs sous ce prétexte ne s’introduisissent dans la cité. En second lieu, la liste des examinés devait être gravée