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en viennent aux mains, sont les plus forts, se hâtent de tout tuer avant qu’un renfort arrive, et dépêchent vers vous un messager pour vous apprendre ce qui s’est passé, vous faire connaître le combat et leur victoire, et vous demander de leur porter secours si les Thébains viennent ravager leur pays. A cette nouvelle les Athéniens coururent en toute hâte au secours des Platéens, et les Thébains voyant que les Athéniens étaient venus au secours des Platéens s’en retournèrent chez eux. Ainsi échoua la tentative des Thébains, et les Platéens tuèrent tous les prisonniers qu’ils avaient faits dans le combat. De là grande fureur des Lacédémoniens. Cette fois ils ne cherchèrent plus de prétexte et marchèrent sur Platées. Dans tout le Péloponnèse, à l’exception des Argiens, chaque ville reçut l’ordre de leur envoyer les deux tiers de son contingent. Tous les autres Béotiens, les Locriens, les Phocéens, les Maliens, les Oetéens, les Ænianes, furent sommés de se lever en masse. Les Lacédémoniens investirent donc en grande force le rempart des Platéens, puis ils sommèrent ces derniers de répondre s’ils consentaient à livrer leur ville en gardant leur territoire et la jouissance de leurs biens, et à se détacher de l’alliance d’Athènes. Les Platéens refusèrent, et répondirent qu’ils ne pouvaient rien faire sans les Athéniens. En conséquence, les Lacédémoniens les assiégèrent pendant deux ans, élevèrent un double retranchement autour de la ville, et dirigèrent contre elle des attaques nombreuses sous toutes les formes. Les Platéens furent enfin réduits au désespoir. Manquant de tout et n’ayant plus de secours à attendre, ils tirèrent au sort entre eux. Les uns restèrent pour soutenir le site ; les autres, mettant à profit la nuit, la pluie et un vent violent, sortirent de la ville, franchirent le mur d’investissement, sans être aperçus par l’armée ennemie, en égorgeant les