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trompé par les discours des solliciteurs. Une accusation d’illégalité a été intentée et portée devant le tribunal. Là, il a été prouvé que le bénéficiaire de cette faveur n’en était pas digne, et le tribunal l’a retirée. Il y a des précédents nombreux et anciens. Ce serait une affaire de les parcourir. Je citerai seulement un exemple qui est dans toutes vos mémoires. Pitholas de Thessalie et Apollonide d’Olynthe (60) avaient été faits citoyens par le peuple. Le tribunal leur a enlevé ce titre. Ce ne sont pas là certes des faits anciens que vous puissiez ignorer. Eh bien, à toutes ces dispositions si belles, si énergiques, sur le droit de cité et les formalités à remplir pour devenir Athénien, une autre loi s’ajoute encore et la plus importante de toutes. Voyez quelles sages précautions le peuple a prises pour lui-même et pour les dieux, comme il a veillé à ce que les sacrifices fussent offerts au nom de la ville suivant les règles du culte ! Quiconque a été fait citoyen par le peuple athénien ne peut, ce sont les termes exprès de la loi, ni devenir l’un des neuf archontes, ni participer à aucune cérémonie religieuse. Mais à leurs enfants le peuple accorde tout sans réserve ; à une seule condition, c’est qu’ils soient nés d’une femme athénienne, légitimement donnée en mariage. Pour vous prouver que je dis vrai, je vais vous fournir un puissant et éclatant témoignage. Mais auparavant je veux remonter aux origines de la loi, vous dire comment elle a été portée, en vue de qui elle a été rédigée pour de braves gens qui s’étaient montrés amis dévoués de notre nation. Vous verrez par là comment cette faveur du peuple, réservée pour être la récompense de grands services, est traînée dans la boue, et à quel point la libre disposition de vos faveurs vous est enlevée par ce Stéphanos et par ceux qui ont femme et enfants de la même manière que lui.