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quel est son zèle pour ces cérémonies, et combien il en est préoccupé. Certes, le peuple athénien est maître souverain de toutes choses en cette ville, et il a le droit de faire tout ce qui lui plaît. Eh bien, il s’est imposé à lui-même des lois auxquelles il est nécessaire de se conformer si l’on veut créer un citoyen, tant il a trouvé belle et magnifique la faveur accordée à l’homme qui devient Athénien. Ce sont ces mêmes lois qui sont aujourd’hui foulées aux pieds par ce Stéphanos, et par ceux qui contractent de pareilles unions. Écoutez-les pourtant, ces lois. La lecture en sera bonne pour vous. Vous verrez comment les plus belles, les plus magnifiques faveurs, accordées aux bienfaiteurs d’Athènes ont été avilies par ces gens-là. Et d’abord, il y a une loi qui s’adresse au peuple, et lui interdit de créer Athénien quiconque n’a pas mérité de devenir citoyen par des services signalés rendus au peuple d’Athènes. Ce n’est pas tout, quand le peuple a donné son consentement et octroyé la faveur, la décision n’est pas encore définitive. Il faut qu’elle soit confirmée à la plus prochaine assemblée par le suffrage de plus de six mille Athéniens votant au scrutin secret. La loi charge les prytanes de placer les urnes et de remettre les boules de vote au peuple à l’entrée, avant que les étrangers s’introduisent et qu’on n’enlève les barrières (59). Elle veut que chacun reste maître absolu de ses résolutions, examine, à part lui, l’homme dont il s’agit de faire un citoyen, et se demande si celui qui va recevoir cette faveur en est vraiment digne. Enfin, après tout cela, elle a ouvert à tout Athénien, contre cet homme, l’accusation d’illégalité. Le premier venu peut se présenter devant le tribunal et prouver que l’étranger n’est pas digne de cette faveur, qu’il est devenu Athénien contrairement aux lois. Cela s’est vu plus d’une fois. Le peuple avait accordé cette faveur,