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Athènes. Lorsqu’une femme a été prise en flagrant délit d’adultère, la loi lui interdit l’approche des cérémonies du culte public, dont elle a cependant permis l’accès même à la femme étrangère, même à la femme esclave, soit pour voir, soit pour prier. Les seules femmes auxquelles la loi interdise l’approche des cérémonies du culte public, sont celles qui ont été prises en flagrant délit d’adultère. Si elles s’introduisent au mépris de la loi, on peut leur faire subir impunément tout ce qu’on veut, jusqu’à la mort exclusivement. Et, en ce cas, la loi donne au premier venu le droit de punir. Pourquoi la loi a-t-elle fait cela ? Pourquoi a-t-elle dit que jusqu’à la mort exclusivement cette femme pourra recevoir tous les outrages sans recours ouvert devant aucun tribunal ? C’est afin de tenir les cérémonies exemptes de toutes souillures et de tous sacrilèges. C’est pour inspirer aux femmes une crainte capable de leur faire garder les bonnes mœurs, fuir le vice, vivre honnêtement dans leur maison ; pour leur apprendre que, si l’une d’elles enfreint ces devoirs, elle sera exclue à la fois de la maison de son mari et des cérémonies du culte national. Pour vous convaincre qu’il en est bien ainsi, on va vous lire le texte même de la loi. Prends-moi la loi.

LOI SUR L’ADULTÈRE.

Lorsqu’un mari aura pris sa femme en flagrant délit d’adultère, il ne lui sera plus permis de cohabiter avec elle. S’il le fait, il sera frappé d’atimie. Pareillement, il est interdit à la femme prise en flagrant délit d’adultère d’approcher des cérémonies du culte national. Si elle s’en approche, on pourra lui faire impunément subir toute espèce de traitement, jusqu’à la mort exclusivement.

Je veux maintenant, Athéniens, vous produire le témoignage du peuple athénien lui-même, pour vous montrer