éclatante de toutes les preuves. Je renverrai cette femme de ma maison puisqu’elle est fille de Nééra et non de Stéphanos. Si je fais cela, vous me croirez sans doute sur parole quand je vous dis que j’ai été trompé. Et si je ne le fais pas, alors punissez-moi comme un criminel coupable d’un sacrilège envers les dieux. » Ainsi promettait et suppliait Théogène, et l’Aréopage, moitié par compassion pour tant de simplicité, moitié par conviction, jugeant bien que Théogène avait été réellement trompé par Stéphanos, accorda un sursis. A peine descendu de l’Aréopage, la première chose que fit Théogène fut de renvoyer de sa maison cette femme fille de Nééra, et de chasser de son conseil ce Stéphanos qui l’avait trompé. A ce prix, les membres de l’Aréopage cessèrent de poursuivre Théogène et de se montrer mécontents ; ils le considérèrent comme ayant été trompé et lui pardonnèrent. Pour prouver que je dis vrai, je vais appeler devant vous Théogène lui-même comme témoin de ces faits, et je vais le contraindre à déposer. Appelle-moi Théogène d’Erchia (58).
TÉMOIGNAGE.
Théogène d’Erchia déclare ce qui suit : Lorsqu’il était archonte-roi il épousa Phano, la croyant fille de Stéphanos. Mais s’étant aperçu qu’il avait été trompé, il renvoya cette femme et cessa de cohabiter avec elle ; en même temps il chassa Stéphanos de son conseil et ne lui permit plus de siéger comme son assesseur.
Prends-moi la loi que voici, celle qui règle ces choses, et donnes-en lecture. Il faut que vous sachiez ceci : étant ce qu’elle était, ayant fait ce qu’elle a fait, ce n’est pas seulement aux cérémonies dont je viens de parler qu’elle devait s’abstenir, qu’il lui était interdit de voir, de sacrifier, de célébrer aucun des rites transmis par nos ancêtres, non, c’est à toutes les cérémonies qui s’accomplissent dans