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ceux qui ont affaire à des femmes trouvées dans un lieu de prostitution, ou connues pour provoquer les gens dans l’agora. On était bien, disait-il, dans les termes de la loi. La maison de Stéphanos était bien un lieu de prostitution. Ces gens-là n’avaient pas d’autre métier, et c’est surtout de cela qu’ils vivaient. Tel était le langage d’Épaenétos, et c’est là ce que portait son acte d’accusation. Stéphanos vit bien qu’il allait être reconnu pour éleveur de filles et sycophante. Il offre donc un compromis à Épænétos, proposant pour arbitres les cautions, qu’il déchargera de leur cautionnement en même temps qu’Épænétos supprimera l’accusation. Épaenétos accepta ces conditions et supprima l’accusation qu’il avait intentée contre Stéphanos. Une réunion eut lieu, les cautions siégeant comme arbitres, et là Stéphanos ne trouva rien à dire sur le droit. Il conclut seulement à ce qu’Épænétos fournît quelque chose pour doter la fille de Nééra. Il fit valoir son peu de fortune et la mésaventure déjà arrivée à cette femme avec Phrastor ; il dit qu’il avait perdu la dot, et qu’il ne pourrait plus en fournir une autre. « Tu as eu la fille, lui dit-il, tu peux bien faire quelque chose pour elle. » Il joignait à cela d’autres paroles engageantes, de celles qu’on emploie pour se tirer d’un mauvais pas. Après les avoir écoutés tous deux, les arbitres les mirent d’accord et décidèrent Épaenétos à fournir mille drachmes pour la dot de la fille de Nééra. Pour preuve qu’en tout ceci je dis vrai, j’appelle devant vous comme témoins ceux-ci mêmes qui ont été cautions et arbitres.

TÉMOINS.

Nausiphilos de Képhalé, Aristomaque de Képhalé déclarent ce qui suit : Ils s’étaient portés cautions d’Épænétos d’Andros, le jour où Stéphanos prétendit avoir surpris Époenétos en flagrant délit d’adultère. Lorsque Épaenétos fut sorti de chez Stéphanos, et