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de le prêter. Pour prouver que je dis vrai, je vais vous produire comme témoins ceux des Brytides qui étaient présents.

TEMOINS.

Timostrate d’Hécalé, Xanthippe d’Eroeades, Eualkès de Phalère, Anytos de Lakiades, Euphranor d’Ægilia, Nicippe de Képhalé (49) déclarent ce qui suit : Ils appartiennent ainsi que Phrastor d’Aegilia à la gens qui porte le nom de Brytides (50). Quand Phrastor voulut présenter son fils à la gens, ils s’opposèrent à cette présentation, sachant que le fils de Phrastor était né de la fille de Nééra.

Ainsi l’évidence est faite. Vous avez vu ceux qui tienent de plus près à Nééra témoigner contre elle, et déclarer qu’elle est étrangère. C’est Stéphanos, qui la possède maintenant et vit avec elle ; c’est Phrastor, qui a épousé la fille de cette femme. Stéphanos n’osa pas plaider au sujet de cette fille. Accusé lui-même par Phrastor, devant les thesmothètes, d’avoir, étant Athénien, donné en mariage, à lui Phrastor, la fille d’une étrangère, il renonce à la dot, et ne la retire pas. Quant à Phrastor, après avoir épousé la fille de cette Nééra, il la renvoie lorsqu’il sait qu’elle n’est pas la fille de Stéphanos, et ne rend pas la dot. Plus tard, quand la maladie, l’isolement, l’aversion pour ses parents, le déterminent à adopter l’enfant et à le présenter à sa gens, au moment où les membres de cette gens votent contre sa demande et lui défèrent le serment, il ne veut pas le prêter, il préfère ne rien affirmer qui ne soit la vérité, et épouse ensuite une autre femme, une Athénienne, conformément à la loi. Tous ces actes remplis au grand jour, sont autant de témoignages accusateurs contre Nééra et Stéphanos, et prouvant que celle-ci est une étrangère.

Considérez maintenant la turpitude et la scélératesse de