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tous rendus à ce dernier, à l’exception des vêtements, des joyaux d’or et des servantes, c’est-à-dire des choses achetées pour l’usage personnel de cette créature, qu’enfin elle vivrait avec chacun des deux, alternativement, de deux jours l’un. Du reste, toutes conventions qu’ils pourraient faire entre eux à ce sujet devaient être observées. L’entretien de cette femme devait être en tous cas à la charge du possesseur ; par ce moyen, ils devaient être désormais bons amis et n’avoir plus de ressentiment l’un contre l’autre. Tels sont les termes de l’arrangement qui fut imposé par les arbitres à Phrynion et à Stéphanos, au sujet de Nééra. Pour prouver que je dis vrai, on va vous lire le témoignage qui affirme le fait. Appelle-moi Satyros d’Alopèque, Saunas de Lamptra, Diogiton d’Acharnes.

TÉMOIGNAGE.

Satyros d’Alopèque, Saurias de Lamptra, Diogiton d’Acharnes déclarent qu’ils ont fait en qualité d’arbitres, entre Stéphanos et Phrynion, un arrangement au sujet de Nééra, celle qui est accusée aujourd’hui. Les termes de cet arrangement étaient bien tels que les énonce Apollodore.

ARRANGEMENT.

Il a été fait entre Phrynion et Stéphanos l’arrangement suivant : Ils useront l’un et l’autre de Nééra, chacun le même nombre de jours chaque mois, à moins qu’ils ne fassent eux-mêmes entre eux quelque autre convention (43).

Après cet arrangement, ceux qui assistaient Stéphanos et Phrynion pour cet arbitrage et toute la contestation firent ce qu’on fait d’ordinaire en pareil cas, surtout quand la querelle s’est élevée à propos d’une courtisane. Ils allèrent souper tour à tour chez celui des deux qui possédait Nééra, et elle-même soupait et buvait avec eux, en courtisane qu’elle était. Pour prouver que je dis vrai,