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sycophante, de ceux qui vocifèrent auprès de la tribune, qui se font payer pour accuser, pour dénoncer, pour servir de prête-noms aux autres, jusqu’au jour où il s’est mis au service de Callistratos d’Aphidna (37). Comment et pourquoi ? c’est ce que je vous ferai connaître aussi tout à l’heure (38), quand j’aurai fini avec Nééra, quand j’aurai montré qu’elle est étrangère, qu’elle est coupable envers vous et qu’elle a commis des impiétés envers les dieux. Vous verrez que lui aussi mérite d’être puni, et non pas moins que Nééra, mais bien plus sévèrement encore, car lui qui se vante d’être Athénien, il a bravé les lois, vous et les dieux. Au lieu de rougir de ses fautes et de se faire oublier, il s’est conduit en sycophante à l’égard de moi et de maint autre ; et par là il a provoqué contre lui-même et contre cette femme la poursuite de Théomneste, accusation terrible, qui révèle ce qu’est Nééra et met au jour la turpitude de Stéphanos.

Phrynion intenta donc contre Stéphanos une action (39), pour lui avoir arraché Nééra et l’avoir rendue à la liberté, et pour avoir recelé les objets que Nééra avait emportés de chez lui. Mais leurs amis les rapprochèrent et leur persuadèrent de les constituer arbitres. Pour Phrynion, ce fut Satyros d’Alopèque, frère de Lacédémonios, qui siégea comme arbitre. Pour Stéphanos, ce fut Saunas de Lamptra (40). Tous deux, d’un commun accord, s’adjoignirent Diogiton d’Acharnes (41). Ces arbitres se réunirent dans le temple (42), écoutèrent les deux parties et cette créature elle-même sur tout ce qui s’était passé, et rendirent leur sentence, à laquelle Stéphanos et Phrynion donnèrent leur acquiescement. Elle portait que cette créature serait libre et maîtresse d’elle-même, que les objets emportés par Nééra de chez Phrynion seraient