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arriver à Athènes pour les grandes Panathénées, et avec lui Nicarète et Nééra, celle qui est accusée aujourd’hui. Ils les ont vus descendre chez Ctésippe fils de Glauconidès, et Néérà boire avec eux comme une courtisane, beaucoup d’autres personnes étant là et buvant avec eux, chez Ctésippe.

Dans la suite elle exerça publiquement son métier à Corinthe, et eut une grande réputation de beauté. Parmi ses amants furent le poète Xénoclidès et le comédien Hipparque, et elle fut entretenue par eux. Pour prouver que je dis vrai, je ne pourrais pas vous produire le témoignage de Xénoclidès. Les lois ne lui permettent pas de déposer en justice : Au moment où vous portiez secours aux Lacédémoniens, sur la proposition de Callistrate (21), il prit la parole dans l’assemblée du peuple pour combattre cette résolution, parce qu’il s’était rendu en temps de paix adjudicataire de la taxe du cinquantième sur le blé (22), et qu’il devait faire ses versements dans la salle du Conseil à chaque prytanie. Il se trouvait ainsi dans tin cas d’exemption légale, et ne partit pas pour cette expédition, mais il fut poursuivi comme réfractaire (23) par Stéphanos que voici, qui ne le ménagea point dans son discours devant le tribunal ; il fut donc déclaré coupable et frappé d’atimie. Eh bien, n’est-ce pas là une chose intolérable ? Des hommes qui sont nés citoyens, qui sont des membres légitimes de notre État, ce Stéphanos leur a enlevé le droit de parler, et en même temps il prend des personnes qui vous sont étrangères et il en fait, par force, des Athéniens, contrairement à toutes les lois. Mais j’appellerai devant vous Hipparque en personne, et je lui imposerai l’alternative de donner son témoignage ou de s’excuser sous la foi du serment. S’il refuse je lui donnerai citation. Appelle-moi Hipparque.

TÉMOIGNAGE.