Page:Demosthene - Plaidoyers civils, Dareste, 1875, T02.djvu/320

Cette page n’a pas encore été corrigée

en sorte qu’on ne lui saura pas mauvais gré de faire punir celui qui a commencé. Vous aurez ensuite à discuter la vérité quand vous aurez entendu sur tous les griefs l’accusation et la défense, et vous porterez un vote qui intéresse à la fois la religion, les lois, la justice et vous-mêmes.

Discours d’Apollodore.

Vous savez, Athéniens, quel tort m’a fait Stéphanos, et comment je suis amené à cette place pour accuser Nééra ici présente. Théomneste vient de vous le dire. Il s’agit maintenant de prouver que Nééra est étrangère, et qu’elle enfreint les lois en vivant avec Stéphanos. C’est ce que je vais vous montrer avec évidence. Et d’abord, on va vous lire la loi aux termes de laquelle la présente accusation a été intentée par Théomneste et se trouve aujourd’hui portée devant vous.

LOI.

Si un étranger vit avec une Athénienne, par quelque détour ou sous quelque prétexte que ce soit, il pourra être accusé devant les thesmothètes par tout Athénien ayant droit de porter une accusation. S’il est déclaré coupable, il sera vendu, lui-même et ses biens, et le tiers du prix appartiendra an poursuivant. Il en sera de même si une étrangère vit avec un Athénien ; dans ce cas l’homme qui aura pris avec lui l’étrangère déclarée coupable payera une amende de mille drachmes.

Vous avez entendu la loi, juges. Elle interdit toute union, soit entre une étrangère et un Athénien, soit entre une Athénienne et un étranger, comme aussi toute procréation d’enfants, par quelque détour ou sous quelque prétexte que ce soit. En cas d’infraction de cette défense, elle permet d’en accuser les auteurs devant les thesmothètes, l’