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La défense de Stéphanos est très simple. Il ne conteste, ni l’origine, ni les antécédents de Nééra. Il soutient seulement que ses enfants, ceux qu’il a présentés à la phratrie, et mariés comme étant Athéniens, sont nés d’une première femme légitime qu’il a eue avant de vivre avec Nééra. Tout le procès se réduit à ce point de fait. Il est à peine discuté dans le plaidoyer. Théomneste expose qu’il plaide par vengeance, puis Apollodore prend la parole et raconte longuement les aventures de Nééra. Quant au point litigieux, Apollodore n’apporte aucune preuve, si ce n’est une sommation faite par lui à Stéphanos et repoussée par ce dernier, sans doute pour quelque raison plausible. Ce qu’il y a de certain, c’est que le plaidoyer presque tout entier n’est qu’une longue diffamation, et les auditeurs ne s’y méprenaient pas.

Stéphanos était-il le même que celui qui avait prêté son témoignage à Phérmion, et qu’Apollodore avait poursuivi comme faux témoin ? Il est probable que non. Autrement, dans le procès en faux témoignage Apollodore n’aurait pas manqué de reprocher à son adversaire les faits odieux qu’il impute au complice de Nééra.

L’auteur de ce plaidoyer ne peut être qu’Apollodore. Quant à la date, on peut la placer entre les années 343 et 339. Le plaidoyer, en effet, est antérieur au décret de Démosthène sur les fonds des spectacles, mais il est postérieur au retour de Xénoclidès qui, condamné en 369 et réfugié en Macédoine, en fut chassé par Philippe en 343, et se trouvait à Athènes au moment du procès.