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XXXIII

THÉOMNESTE ET APOLLODORE CONTRE NÉÉRA



ARGUMENT

En 349, Stéphanos a fait condamner Apollodore comme auteur d’un décret illégal. Quoique les juges aient réduit à un talent le taux de l’amende, Apollodore n’en a pas moins été ruiné. Quelques années après, son gendre Théomneste et lui-même essayent de se venger en faisant à leur tour condamner Stéphanos. Ce dernier vit depuis longtemps avec une femme appelée Nééra. Théomneste et Apollodore soutiennent que cette femme est étrangère, qu’après avoir fait métier de prostituée elle a usurpé la qualité d’Athénienne, qu’elle se fait passer pour la femme légitime de Stéphanos et qu’elle a frauduleusement donné à ses enfants la possession d’état d’enfants légitimes. On sait que la loi athénienne réservait ce titre à ceux dont le père et la mère étaient Athéniens.

L’accusation intentée est la γραφὴ ξενίας (V. Meier et Schoemann, p. 347). Elle est dirigée contre Nééra, mais Stéphanos s’y trouve nécessairement impliqué comme complice, et au fond c’est à Stéphanos qu’on en veut. Les conséquences d’un semblable procès étaient graves. Si l’accusation était reconnue fondée, Nééra devait être vendue comme esclave, ses enfants déclarés étrangers, Stéphanos lui-même devait être frappé d’atimie.