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c pas faire un testament par cette première raison. Il ne pouvait pas, d’ailleurs, disposer de sa femme, qui n’était même pas en sa garde aux termes des lois (04) ; enfin, il avait des enfants. Mais il y a plus : alors même que l’on n’a pas d’enfants, on n’est pas le maître de disposer de ses biens si l’on ne jouit pas de sa raison. Si le testateur est malade, si sa raison est troublée par des poisons, par les suggestions d’une femme, par la vieillesse, par la démence ou par quelque contrainte extérieure, les lois lui enlèvent le pouvoir de disposer. Eh bien, voyez si le testament que ces hommes prétendent avoir été fait par mon père vous paraît être l’œuvre d’un homme raisonnable. Je ne veux d’autre preuve que le chef qui concerne la location de la banque. Pouvez-vous expliquer comment, après avoir interdit à Phormion de faire aucune opération pour son compte tant qu’il serait avec nous, il lui aurait ensuite donné sa propre femme, et en aurait fait l’associé de ses enfants ? Et ne soyez pas surpris si cette contradiction leur a échappé lorsqu’ils ont fabriqué les clauses de la location. Ils n’ont pensé, peut-être, qu’à me dépouiller des biens et à inscrire mon père comme débiteur. Ils n’ont même pas songé qu’il pût venir un jour où je serais capable de discuter à fond toutes ces choses. Voyez encore les lois qui portent de quelles personnes on peut recevoir une femme en mariage (05). Vous verrez, par là encore, que Stéphanos a commis un faux témoignage pour faire valoir un testament supposé. Lis.

LOI.

Le droit de donner une femme en légitime mariage appartient au père, ou au frère par le père, ou à l’aïeul du côté du père. Les enfants issus de ce mariage sont légitimes. A défaut des personnes qui viennent d’être nommées, si la femme à marier est une fille hérit