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PLAIDOYER

Je me doutais bien aussi, juges, que Stéphanos ne serait pas embarrassé pour se défendre au sujet de son témoignage, qu’il prétendrait n’avoir déposé que d’une partie des faits consignés au procès-verbal, et qu’au moyen de ce détour il chercherait à vous induire en erreur. C’est en effet un homme fécond en ressources, et lui, et tous ceux qui ont aidé Phormion de leurs écrits ou de leurs conseils. On doit, d’ailleurs, s’attendre à ce que des gens qui entreprennent de porter un faux témoignage se ménagent tout d’abord un moyen de défense pour le jour où ils seront poursuivis. Mais rappelez-vous ceci : Dans tout ce long discours qu’il vous a fait entendre, aucun témoin produit par lui n’est venu déclarer soit qu’il fût présent en personne lorsque mon père aurait fait le testament dont il s’agit, car alors seulement il pourrait savoir que cet écrit est la copie dudit testament ; soit qu’il ait vu ouvert l’écrit que mon père aurait, dit-on, laissé en mourant, et qui contenait ses dernières volontés. Si donc, après avoir déposé que cet écrit est la copie du testament de Pasion, il ne peut ni montrer le testament, ni prouver que mon père en ait fait un, ou que lui-même ait assisté à la confection du testament de mon père, comment ne serait-il pas manifestement convaincu d’avoir porté un faux témoignage ?

Il dit qu’il a fait une sommation et non une déposition, mais il ne dit pas la vérité. En effet, tout ce que les parties qui se sont fait sommation l’une à l’autre