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XXXII

APOLLODORE CONTRE STÉPHANOS


ARGUMENT

Dans cette réplique, Apollodore revient sur les moyens qu’il a déjà plaidés. Il insiste sur la fausseté du testament. Il ajoute que dans tous les cas ce testament serait nul, et il relève quatre moyens de nullité. Pasion, dit-il, ne pouvait tester parce qu’il n’était pas citoyen de naissance. En second lieu, Pasion ne pouvait léguer à Phormion sa femme Archippé, car le droit de léguer une femme n’appartient qu’au gardien légal (κύριος) de cette femme. Or, Archippé n’était pas en la garde de Pasion, car elle était épiclère, et les épiclères ne sont jamais en la garde de leurs maris. Le gardien légal d’Archippé, celui qui aurait pu la donner en mariage, était son fils Apollodore. En troisième lieu, le testament n’est permis qu’à ceux qui ne laissent pas d’enfants légitimes. Enfin, le testament dont il s’agit n’est pas celui d’un homme sain d’esprit.

De ces quatre moyens, un seul avait quelque apparence, c’est le second. Le premier était fondé sur une équivoque. Le mot ποιητός, dont se sert la loi de Solon sur les testaments, s’applique à la fois à l’adopté et à l’étranger naturalisé, mais l’incapacité de tester ne s’applique qu’à l’adopté. S’il n’est pas permis de tester quand on laisse des fils légitimes, c’est dans l’intérêt de ces derniers. Du reste, la loi ne s’oppose pas aux dispositions qui ne portent pas atteinte à la réserve. Quant à la prétendue démence du testateur, il suffisait de lire le testament pour voir combien il avait été sagement combiné. Il