Page:Demosthene - Plaidoyers civils, Dareste, 1875, T02.djvu/185

Cette page n’a pas encore été corrigée

décidé facilement à lui faire tort, comme à un homme à qui l’on ne doit pas d’égards. Callippe, en effet, ne me paraît pas un adversaire à mépriser. L’année dernière, lorsqu’il eut intenté contre moi l’action qui vous est soumise et qu’il m’eut mis en demeure d’accepter l’arbitrage de Lysithide, j’ai bien senti sa force, et quoique ses procédés fussent injurieux pour moi, j’ai obtempéré à la sommation. J’ai consenti au compromis et je l’ai fait confirmer par l’archonte. Eh bien, cet arbitre nommé par autorité de justice, il l’a déterminé à prononcer sans avoir prêté serment, malgré mon insistance pour que le serment fût prêté avant la sentence, conformément à la loi (22). Il voulait pouvoir vous dire que l’affaire avait été déjà jugée par Lysithide, un citoyen honorable. Aussi bien, juges, tant que vivait mon père, Lysithide, avec ou sans serinent, n’aurait probablement pas voulu lui faire tort, car il avait des égards pour lui. Mais sans serment je n’avais pas, moi, d’égards à attendre de lui. Son serment seul pouvait me rassurer, à cause de son caractère. C’est pour cela qu’il a rendu sa sentence sans avoir rempli cette formalité. Pour prouver ce que j’avance, je vais encore vous faire entendre ceux qui ont été témoins du fait

TÉMOINS.

Ainsi donc, juges, Callippe est capable d’agir contrairement aux lois et au droit. Vous avez entendu les témoins qui l’affirment. Et maintenant, juges, je vous en conjure, en mon nom et au nom de mon père, souvenez-vous qu’à l’appui de tout ce que j’ai dit, j’ai fourni des preuves : témoins, indices, lois, serments ; j’ai montré qu’eu lieu d’attaquer Céphisiade, qui reconnaît avoir reçu et posséder l’argent, au lieu, dis-je, de l’attaquer comme