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de respecter le droit de Callippe. Mais, dira-t-on peut-être, mon père tirait profit de cet argent, et c’est pourquoi il était porté à préférer Céphisiade(19). Ainsi, il n’aurait pas craint de faire tort à un homme qui pouvait lui faire perdre le double de la somme reçue(20), et il se serait montré avare en cette circonstance, lui qui ne l’était pas quand il s’agissait de contributions, de liturgies et de dons à l’État ! Lui qui ne faisait pas tort à un métèque, il aurait fait tort à Callippe ! Callippe lui-même, si ce qu’il dit est vrai, aurait déféré le serment à mon père comme à un homme honnête et incapable de mentir, et aujourd’hui il parle de lui comme d’un homme sans probité, voulant gagner sur un dépôt ! et mon père n’ayant voulu ni jurer, comme l’affirme Callippe, ni payer, aurait échappé à une condamnation ! A qui, juges, peut-on faire croire ces choses ? A personne, assurément. Et Archébiade serait d’assez mauvaise foi pour témoigner contre Callippe, qui est du même dème, qui se mêle des affaires publiques et n’est pas le premier venu ! Il affirmerait à tort que nous disons vrai et que Callippe a menti, et cela sachant bien que si Callippe veut arguer de faux son témoignage, et se borne à exiger de lui un serment, il sera obligé de prêter serment dans les termes que Callippe aura dictés(21) ! Ce n’est pas tout. Pouvez-vous croire que pour faire toucher cet argent à Céphisiade, un métèque, ou à Phormion, que Callippe prétend avoir fait son profit sur le dépôt, Archébiade prêterait un faux serment ? Non, juges, cela n’est pas vraisemblable. Il n’y a rien à reprendre dans la conduite d’Archébiade, pas plus que dans celle de mon père. Vous le connaissez, c’est un homme qui tient à sa réputation, incapable de faire rien de mal ni de s’exposer à aucun reproche, et ses relations avec Callippe ne permettent pas de penser qu’il se soit