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de jurer qu’il a parlé lui-même à Lycon, en présence d’Archébiade, qu’il a reçu l’ordre de payer à Céphisiade, que ce dernier lui a été présenté par Archébiade, que le jour où Callippe est venu pour la première fois à la banque, annonçant la mort de Lycon et demandant à voir les livres pour s’assurer si son compatriote n’avait pas de l’argent en dépôt, les livres lui ont été immédiatement communiqués, et que Callippe, après avoir lu l’ordre de payer à Céphisiade, s’est retiré sans rien dire, sans former aucune opposition(15), sans signifier aucune défense au sujet de cet argent. Lis-moi les témoignages qui prouvent l’un et l’autre fait ; lis aussi le texte de la loi :

TÉMOIGNAGES, LOI.

Je vais plus loin, juges, et je vais vous montrer que Lycon n’avait même pas recours aux services de Callippe. Cela ne sera pas inutile, je pense, pour confondre l’assurance de cet homme, qui affirme que cet argent lui a été donné par Lycon, en pur don. Lycon avait prêté à la grosse à Mégaclide d’Éleusis(16) et à Thrasylle son frère une somme de quarante mines pour un voyage en Thrace ; puis Mégaclide ayant changé d’avis et ne voulant plus faire ce voyage ni courir de risque, Lycon redemanda ses fonds ; mais il ne put s’entendre avec Mégaclide sur le compte des intérêts. De là résulta une contestation, puis un procès. La somme était considérable. L’instruction de l’affaire fut longue, néanmoins Lycon n’appela jamais Callippe à son aide. Il n’eut recours qu’à Archébiade et aux amis d’Archébiade. Ce fut Archébiade qui les mit d’accord, et en preuve de ce fait j’invoque le témoignage de Mégaclide lui-même.