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Les témoins vous ont dit enfin que Parménon a fait défense à Aristoclès de rendre sa sentence contre lui sans l’assistance de ses coarbitres. Or, c’est la même personne qui a fait disparaître l’acte réglant les conditions de l’arbitrage et qui affirme avoir rendu la sentence arbitrale sans l’assistance des coarbitres, au mépris d’une défense formelle. Dès lors, comment pourriez-vous, sur la parole de cet homme, me condamner justement ? Et en effet, juges, considérez bien ceci : Supposez qu’Apatourios, ici présent, exigeant les vingt mines, et se prévalant de la sentence d’Aristoclès, ait dirigé son action non contre moi, mais contre Parménon ; supposez que Parménon, comparaissant en personne, vous dise pour sa défense et vous prouve par témoins, d’abord qu’Aristoclès n’a pas été constitué arbitre unique, mais qu’il a été désigné trois arbitres ; en second lieu que lui, Parménon, a fait défense à ce même Aristoclès de rendre aucune sentence contre lui sans l’assistance des coarbitres ; qu’enfin, au moment où sa femme et ses enfants venaient de périr par le tremblement de terre, et où ce malheur l’avait rappelé dans son pays, l’auteur de la disparition du contrat a profité de cette absence pour rendre contre lui une sentence arbitrale par défaut, est-il un seul d’entre vous qui, sur cette défense de Parménon, puisse déclarer valable une sentence arbitrale si contraire aux lois ? Il y a plus : supposons qu’on ne soit plus en contestation sur tous les points, que le contrat se retrouve, qu’Aristoclès soit reconnu comme arbitre unique, que Parménon n’ait pas fait défense à ce dernier de rendre sa sentence contre lui, que seulement, avant le règlement de l’arbitrage, cet homme ait été frappé du malheur dont je parle, quel est I’adversaire, quel est l’arbitre assez cruel pour ne pas remettre l’affaire jusqu’au retour de cet homme ? Et s’il est vrai que Parménon,