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trairement au compromis, sans l’assistance de ses coarbitres. Écoutez les témoins en présence desquels cette défense a été faite.

TÉMOIGNAGE.

A ce moment, juges, Parménon éprouva un grand malheur. Étant exilé de Byzance, il s’était établi à Ophrynion (13). Lors du tremblement de terre de la Chersonèse, sa maison s’écroula et sa femme et ses enfants périrent. A la nouvelle de ce malheur il prit la mer et partit aussitôt. Mais Aristoclès à qui Parménon avait fait défense, par-devant témoins, de rendre sa sentence en l’absence des coarbitres, dès qu’il vit Parménon éloigné d’Athènes par ce triste événement, rendit contre lui une sentence par défaut. Ainsi, Phocritos et moi, nommés arbitres par le même acte, nous nous sommes abstenus de siéger, du moment où la qualité d’arbitres nous était contestée par Apatourios. Pour Aristoclès, non seulement sa qualité était contestée, mais une défense formelle lui avait été faite ; pourtant il a passé outre et rendu la sentence. Pas un d’entre vous, pas un seul des autres Athéniens, ne se permettrait d’en faire autant.

Au surplus, pour toutes ces manœuvres concertées entre Apatourios et l’arbitre afin d’arriver à la suppression du compromis, et à la prononciation de la sentence arbitrale, c’est à la partie lésée, si elle vit, à se faire rendre justice. Mais puisque Apatourios pousse l’impudence au point de m’intenter une action, à moi, sous prétexte que je me suis obligé au payement des condamnations qui pourraient être prononcées contre Parménon, puisqu’il ose soutenir que j’ai donné mon cautionnement sur l’acte même de compromis, je détruirai ces allégations comme il convient de le faire ; je produirai d’abord des témoins