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XII

PLAIDOYER CONTRE APATOURIOS


ARGUMENT

Apatourios, négociant de Byzance, avait au Pirée un navire sur lequel il devait quarante mines. Le terme était échu, et ses créanciers le poursuivaient. Pour les satisfaire il s’adresse d’abord à son compatriote Parménon qui s’engage à lui prêter dix mines sur lesquelles il lui en verse trois. Pour parfaire la somme de quarante mines, Apatourios et Parménon ont recours à un tiers qui consent à se porter caution d’Apatourios et lui fait verser trente mines par le banquier Héraclide. Un acte est rédigé par lequel ce tiers est reconnu créancier d’Apatourios pour la somme totale de quarante mines, et prend à sa charge les dix mines de Parménon et les trente mines de la banque. Comme garantie il se fait consentir par Apatourios une vente fiduciaire du navire et de l’équipage.

Sur ces entrefaites Héraclide fait banqueroute, et la banque est mise en liquidation par les cautions, c’est-à-dire par les capitalistes qui la soutenaient de leur crédit. Le tiers, qui est venu en aide à Apatourios et Parménon, comprend que les comptes courants de la banque vont être arrêtés, qu’il ne pourra plus obtenir de délais et qu’il sera obligé de payer à l’échéance. S’il avait eu du temps devant lui, il aurait fait faire au navire un voyage dont les profits auraient couvert la somme empruntée en capital et intérêts. Mais le temps manque, il faut réaliser. D’ailleurs Apatourios essaye de se dérober et de faire