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de mon père. À ce compte j’aurais des répétitions à exercer contre ces hommes plutôt qu’à en subir de leur part. Mais ce n’est pas tout : j’ai emprunté, conjointement avec mon père, une somme de deux mille drachmes au banquier Blepæos, pour l’acquisition de certaines mines. Après la mort de mon père les mines sont revenues à ces hommes, mais c’est à moi que le remboursement du prêt a été demandé. J’ai encore emprunté mille drachmes à Lysistrate de Thorikos pour les funérailles de mon père, et c’est moi personnellement qui ai payé cette somme. Voici les témoignages qui prouvent la vérité de ces nouveaux faits.

TÉMOIGNAGES.

Ainsi ma part se trouve évidemment moins forte que la leur. Suffira-t-il à cet homme de venir ici pleurer et gémir, pour m’enlever encore la dot de ma mère ? Je vous en conjure, juges, au rom de Jupiter et de tous les dieux, ne vous laissez pas émouvoir par ses cris. C’est un être plein de ressources et d’audace, et quand les témoins lui manqueront pour prouver un fait, il aura la mauvaise foi d’affirmer que ce fait est connu de vous. C’est là, juges, l’habitude de ceux qui n’ont rien de sérieux à dire. S’il a recours à de pareils moyens, ne le laissez pas continuer, tenez-le pour convaincu. Si quelqu’un d’entre vous n’a pas vu les choses, qu’il ne se dise pas : « Mon voisin les a vues » non, qu’il exige une preuve complète sur tous les faits avancés. Ne permettez pas à Bœotos de vous dire « vous savez » quand il se sentira à bout de preuves, et d’éluder ainsi la vérité qui le condamne. Voyez plutôt ce qui en est de moi, juges. Vous savez tous de quelle façon, et sous l’empire de quelle contrainte, mon père a adopté ces hommes, et