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et éluder ainsi l’action que je poursuis en ce moment contre lui. Il y a de cela une preuve décisive : il n’a pas accepté la sommation que je lui ai adressée suivant les lois, et même, auparavant, lorsque je consentis à la constitution de Xénippe, que lui-même avait proposé pour arbitre sur l’action relative au nom, il lui fit défense de rendre aucune sentence. La vérité de ces faits va vous être prouvée par le témoignage et la sommation.

TÉMOIGNAGE, SOMMATION.

C’est ainsi qu’il a refusé d’accepter la sommation, et qu’il m’a constamment tendu des piéges en s’efforçant de traîner l’affaire en longueur. Maintenant, paraît-il, ce n’est pas seulement contre moi, c’est contre mon père qu’il va diriger ses accusations. Il va dire que mon père lui a souvent fait tort, pour m’être agréable. Mais vous, juges, vous ne seriez pas disposés à entendre mal parler de vous par vos propres enfants ; eh bien, ne permettez pas davantage à cet homme de dire du mal de son père. Voyez quel contraste ce serait. Après avoir fait la paix avec les hommes qui, sous l’oligarchie, ont fait mourir un grand nombre de citoyens sans jugement, vous observez fidèlement le traité comme il convient à des gens d’honneur, et cet homme qui, du vivant de son père, a transigé avec lui et s’est indûment arrogé de nombreux avantages, vous le laisseriez montrer du ressentiment contre son père, et parler de lui avec amertume ? Non, juges, empêchez-le de faire cela. Que s’il s’emporte malgré vous, et prononce des paroles grossières, dites-vous alors qu’il se condamne lui-même, et qu’à l’entendre on voit assez qu’il n’est pas fils de Mantias. Les véritables enfants, ceux qui sont tels par la naissance, peuvent avoir des différends