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multipliées (08). Il en fut autrement de l’action par laquelle je le poursuivais alors au sujet de la dot ; Bœotos ne se présenta pas devant l’arbitre, quoiqu’il se trouvât en cette ville, et laissa rendre une sentence par défaut. Mais alors, juges, en même temps qu’il s’abstenait de plaider quoique présent, il soutint que la sentence par défaut n’avait pas été prononcée contre lui, qu’en effet son nom n’était pas Bœotos, mais Mantithée, et en contestant ainsi le nom, il me retient effectivement la dot de ma mère. Ne sachant plus comment sortir de cette affaire, j’ai intenté de nouveau la même action contre lui en le prenant sous le nom de Mantithée, et j’ai enfin recours à vous après onze ans d’attente. Pour prouver la vérité de ce que j’avance, on va vous lire les témoignages relatifs à tous ces faits.

TÉMOIGNAGES.

Vous venez d’entendre, juges, comment ma mère, apportant un talent en dot, a été mariée par ses frères, ainsi que les lois l’ordonnent, et a vécu avec mon père ; comment, après la mort de mon père, j’ai reçu ces hommes dans ma maison, comment enfin j’ai été renvoyé des fins des demandes qu’ils ont formées contre moi. Tous ces faits vous ont été attestés et prouvés. Allons, prends encore cette loi sur la dot.

LOI.

La loi étant telle, cet homme, — qu’on l’appelle Bœotos, ou Mantithée, ou de tout autre nom qui lui plaira, — n’aura, je le crois, rien de sérieux ni de fondé à dire pour sa défense ; mais, audacieux comme il est, et ne doutant de rien, il s’efforcera de rejeter sur moi ses revers de fortune. C’est ce qu’il a l’habitude de faire dans ses