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entretint des relations avec Plangon, la mère de ces hommes ; comment ? Il importe peu, et ce n’est pas à moi de le dire. Toutefois il ne se laissa jamais entraîner par cette passion au point de consentir à recevoir cette femme chez lui, dans sa maison, après la mort de ma mère, ni jusqu’à croire que ces hommes fussent ses fils. Ces hommes restèrent donc longtemps dans la situation d’enfants qui n’étaient pas de mon père, comme le savent la plupart d’entre vous. Mais lorsque Bœotos fut devenu grand, il s’entoura d’une bande de sycophantes conduite par Mnésiclès et par ce Ménéclès qui a fait condamner la Ninos, et avec leur aide il intenta une action à mon père, prétendant être son fils. De nombreux pourparlers eurent lieu à ce sujet, et mon père déclara qu’il ne reconnaîtrait jamais ces enfants comme étant nés de lui, lorsqu’enfin, juges, — car vous saurez la vérité tout entière, — Plangon, de concert avec Ménéclès, parvint à circonvenir mon père et à le tromper en prêtant le serment que tous les hommes regardent comme le plus grand et le plus redoutable. Elle s’engagea, moyennant trente mines, à introduire ces enfants, par adoption, dans la famille de ses frères, et promit que si mon père lui déférait le serinent devant l’arbitre, et la mettait en demeure de jurer que les enfants étaient de lui, elle refuserait le serment ainsi déféré. Par ce moyen ces hommes, sans perdre la qualité de citoyens, auraient cessé d’être un embarras pour mon père, leur mère n’ayant pas accepté la délation de serment (03). Telles furent les conventions, et maintenant, qu’est-il besoin de longs discours ? Lorsque Plangon comparut devant l’arbitre, au mépris de tout ce qui avait été convenu elle accepta le serinent déféré, et prêta en effet un serinent, au Delphinion (04), mais tout contraire au premier. La plupart d’entre vous savent cela, car l’affaire