Page:Demolder - Le Jardinier de la Pompadour, 1904.djvu/77

Cette page n’a pas encore été corrigée

Tout à coup il se lève, ricane :

— Martine n’y peut rien !

Mais il essaya cependant de puiser au fond de sa nature une de ces forces qui permettent à certains de maîtriser leur passion. Il chérissait les roses sans qu’elles lui parlassent, il adorait les astres sans pouvoir en approcher. À celle qui imposait au fond de lui son image ne pouvait-il consacrer pareil amour ? Ne pouvait-il, pour la paix de son âme, en faire une étoile, une fleur éternelle, une reine sacrée ? Il lui enverrait ses plus belles tulipes, comme des gobelets précieux où elle verserait quelques-uns de ses regards. Il lui tisserait des guirlandes de Bengale ainsi qu’à une statue. Il irait la revoir, il irait près d’elle, en humble, car il fallait qu’il la revît ! Mais Dieu ! il tuerait sa folie !