celui-ci l’arrêta avec la pointe de son sabre et étendit le vieux jardinier sur le sol :
— Ainsi périssent les ennemis de la liberté !
Jasmin râle. Le sang coule sur sa poitrine.
— J’étouffe, dit-il.
Martine se jette sur son mari, déchire sa veste, cherche la plaie.
— Jasmin ! Reviens ! Reviens !
Buguet ne répond pas.
— Jasmin ! hurle Martine.
Il pâlit davantage.
— Reviens donc ! Ah ! Tu reviendras !
Rapide comme à Étioles, elle escalade l’escalier, fait glisser d’un coin du grenier un coffre qu’elle ouvre. Elle en tire une robe rose et la déploie.
Cette robe ! Celle que sa maîtresse portait à Sénart, que Martine mit à Étioles devant Jasmin et que, Buguet vit à la Marquise quand elle dansait à la lueur des étoiles ! Martine s’en revêt ; fanée et fripée, la robe est lâche à la taille, se décollette sur la poitrine vide de la vieille, embarrasse ses pas. Qu’importe ! Martine la prit pour rappeler Jasmin si, un jour, il voulait la quitter ! Et Jasmin s’en va !
Trébuchante, Martine redescend, se précipite sur le blessé. Elle sourit d’une façon étrange :
— Jasmin, reviens donc ! Pourquoi partir ?