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V’la Martine à Étioles ! Alors, c’est-y pour les vendanges ou la Noël ?

Jasmin rit et Nicole continue :

— C’est qu’elle est avenante, la mâtine ! À ta place, je n’aimerais guère la voir entourée de ces freluquets d’Étioles ! La vertu d’une femme ça glisse comme l’anguille, et quand c’est parti, c’est parti ! Ouvre l’œil, Jasmin, c’est Nicole qui te le dit.

Buguet était arrivé. Il remercia la pêcheuse pour ses conseils et se dirigea vers la tannerie de l’oncle Gillot.

Elle s’érigeait devant la Seine. Culottée par le tannin, le sang, les chiures de frelons, elle distribuait ses trois séchoirs et le logis du maître le long d’une cour brune et puante. Au milieu, une charrette pleine de peaux de bœufs était arrêtée.

Jasmin entra. Ses parents lui firent bon accueil. La tante Gillot prit le melon, le flaira sous la queue. Le jardinier s’informa de l’état des vignes.

— Eh ! si septembre est chaud (chose probable, vu que le beau temps a pris avec la lune ! ) on pourra vendanger tôt !

— Bonne affaire, répliqua Jasmin. En attendant je vais passer la journée ici et voir s’il n’y a rien à tailler dans l’enclos.

— J’ai mieux pour toi, mon neveu, dit la mère Gillot.