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Elle courut dans la rue, tandis qu’en sa cantine, sous les horions, le sang commençait à couler, les visages à bleuir.

Jasmin jeta son adversaire sur le sol.

Mais d’autres Parisiens accoururent et Buguet allait être terrassé, quand des soldats entrèrent. L’officier reconnut le fleuriste du château. Il fit arrêter les émeutiers et ils furent conduits au poste sous escorte.

Buguet regagna Bellevue. Piedfin le rejoignit sur la route.

— Marie-Joseph ! clama le cuisinier, tout en coupant en « hosties » un saucisson qu’il venait d’acheter, êtes-vous exalté ! Vraiment, ne savez-vous pas que la colère est péché mortel ?

— Peuh ! fit Jasmin encore plein de rage.

— Et puis quels sentiments vous professez pour la Marquise ! Mon cher ami, on n’adore ainsi que Dieu et le Roi ! On vous dirait épris d’elle !

— Tais-toi !

— Mais oui ! Vous n’avez pas songé un instant à Martine !

— Martine !

— Martine est à Paris. Elle a pu courir quelque danger !

Les jours suivants, l’émeute se calma. Une lettre de sa femme rassura Buguet. On ne vit plus de soldats aux alentours de Sèvres.