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se hâtaient, entendant sonner l’angélus à l’église Sainte-Marie, qui soutient de grands vases sur des contreforts et dont le dôme est écaillé d’ardoises.

Jasmin fut ravi par cette entrée joyeuse dans la ville. Il tirait de cet accueil plaisant bon augure pour son avenir.

— Dieu t’entende ! dit Martine.

Plus loin les Buguet prirent des rues plus étroites. Jasmin s’étonna de la hauteur des maisons. Il s’amusait des coups de fouet des cochers, des embarras de charrettes et de voitures, des auvents des librairies, de l’éclat d’or des rôtisseries qui s’allumaient.

Une grosse femme était assise sur une borne avec, sur ses genoux, un panier plein de bouteilles. Elle tenait un verre d’une main, un bocal de l’autre, et criait :

— La vie ! La vie !

Buguet offrit à boire de son eau aux crocheteurs qui le suivaient. Ils toussèrent. Cela fit rire Martine.

Une petite fille vendait des pots dans une hotte, clamant :

— De la belle faïence !

La soubrette insinua :

— Pour commencer notre ménage.

— Sotte ! Mais voici chose meilleure !